OKAYAMA

Hello les amis,

C'est avec regret que nous quittons Fukuoka pour rejoindre Okayama.

Nous partons tôt de l'hôtel et traînons nos valises dans le métro surpeuplé de personnes allant travailler et d'écoliers et de lycéens en uniformes.

Comme nous sommes en avance à la gare, nous changeons nos billets et partons une heure plus tôt. Deux heures de route direction plein Est pour rejoindre Okayama. Et en passant par Hiroshima, nous prenons la décision d'y retourner. Nous avions beaucoup apprécié cette belle ville il y a dix ans et, nos JR pass nous le permettant, nous allons donc y revenir.

Nous allons quand même déjà à Okayama déposer nos valises à l'hôtel, et retour par le shinkansen à Hiroshima, que l'on rejoint simplement en 40mn.

Il fait très beau, 30° environ, et je sais que vous ne bénéficiez pas de la même température en France. Nous pensons bien à vous... (😀)...

A Hiroshima, nous prenons un train local, au milieu des habitants vaquant à leurs occupations. En 26mn nous sommes à Miyajimaguchi, où nous nous dépêchons d'aller prendre le ferry, accessible également avec nos cartes de train. Dix minutes de traversée et nous sommes sur l'île de Miyajima.

Cette petite île pittoresque, où des montagnes se jettent dans la mer et sur laquelle est implanté le temple d'Itsukushima, est réputée dans tout le Japon, et au-delà, surtout pour son magnifique Torii posé dans la mer à quelques dizaines de mètres du rivage. On peut y aller à pied à marée basse, mais aujourd'hui nous arrivons au pic de la marée haute.

Première visite donc pour le torii, qui, avec ses 16 mètres de haut et ses 60 tonnes, se dresse royalement, depuis le 6ème siècle, dans la mer.

En chemin, nous retrouvons les cerfs qui ont colonisé l'île et qui sont plus qu'envahissants. A propos d'envahissants, l'île est surpeuplée de visiteurs. Le port et le petit village ne sont plus que des boutiques à touristes. Même si les habitants sont sympathiques et chaleureux, surtout de voir de potentiels clients, le côté mercantile du lieu nous déplait. Trop de touristes et de cerfs, dont certains nous accueillent en mangeant nos vêtements et nos cartes, rendent le lieu un peu pénible.

Mais on n'est pas au fond de la mine, on ne pousse pas des wagonnets, on est en vacances et direction le torii. Il est toujours aussi beau.

Nous évitons la visite payante du temple et nous grimpons sur la montagne pour y voir un très beau sanctuaire et surtout une magnifique pagode orange de 5 étages et 28 mètres de haut, érigée en 1407. Sa caractéristique est que le pilier central s'arrête au deuxième étage pour qu'elle soit plus résistante au vent.

Nous nous offrons une brochette et une glace sur le chemin du retour pour aller au ferry. Nous embarquons et faisons le chemin inverse jusqu'à Hiroshima.

Nous nous rendons alors, en bus, jusqu'au lieu où a explosé la bombe atomique le 6 août 1945. Il reste un seul bâtiment, le dôme de Genbaku, l'ancien lieu artistique qui a servi de quartier général militaire pendant la deuxième guerre mondiale. Après beaucoup de discussions, la mairie et les habitants ont décidé de le laisser intact, tel qu'il était après avoir été pulvérisé par l'explosion. Les quelques murs qui ont résisté sont le témoignage de ce qui s'est passé ce jour-là.

Nous enchaînons avec le parc du mémorial de la paix, juste à côté, où sont réunis de nombreux enfants. Ils sonnent la cloche de la statue dédiée aux enfants décédés par l'explosion et ses suites. Le lieu est empreint de solennité mais, sans être joyeux, on se dit que la vie continue. Ca a eu lieu, on s'en souvient, on ne l'oublie pas, mais on doit continuer à vivre, notamment pour pouvoir en témoigner.

Nous passons à côté de la flamme allumée en mémoire des victimes et dont il est écrit qu'elle s'éteindra le jour où il n'y aura plus d'arme nucléaire sur terre, ce qui n'est pas gagné pour le moment...

Enfin, nous rejoignons le cénotaphe situé dans l'axe du dôme de Genbaku, devant lequel plus d'une centaine de jeunes adolescents, en uniformes scolaires, entonnent un chant d'espoir, accompagnés d'une jeune pianiste. C'est un moment magnifique, et ils sont applaudis par les nombreux témoins de la scène.

Nous quittons enfin les lieux, après être passés par l'hypocentre discrètement indiqué par une plaque dans une petite rue voisine, et nous empruntons une belle avenue sur laquelle des plaques Promenade of Peace marquent le sol. La promenade de la paix est toujours aussi agréable, la ville est accueillante et bienveillante ce qui contraste avec sa réputation. Les avenues sont aérées, les arbres magnifiques et surtout les gens sont souriants.

Nous empruntons des arcades commerçantes -il y en a beaucoup au Japon, ils aiment bien ça- et Sabine investit dans un chapeau couleur locale et qui la protègera du soleil ardent. Nous nous rendons à pied jusqu'à la gare, où un shinkansen nous ramène à Okayama.

Nous arrivons à notre hôtel, à 2 minutes de la gare. Après avoir pris possession de notre chambre, nous partons pour dîner. Sabine a repéré un restaurant où ils servent des okonomiyakis, excellente spécialité locale, mais il n'y a plus de place à notre arrivée. Nous réservons pour demain.

Nous parcourons les rues chaudes et animées du quartier de la gare et nous trouvons un petit restaurant. Une glace achetée au Lawson voisin complète notre dîner.